Pourquoi prendre du temps pour soi n’est pas égoïste (et comment commencer)

Ou même simplement de penser : “je n’ai jamais de temps pour moi”, alors que tu donnes déjà énormément aux autres ?

Si tu t’es reconnue, sache que tu n’es pas seule. Cette pensée, ce sentiment de culpabilité est largement partagé. Et pourtant, il est temps de déconstruire cette idée. Prendre du temps pour soi n’est pas un caprice, ce n’est pas un luxe… c’est une nécessité.

Aujourd’hui, j’ai envie de poser les choses. D’ouvrir la conversation. Non, ce n’est pas égoïste de penser à soi. C’est même une preuve de maturité et de responsabilité. Car comment veux-tu être pleinement présente pour les autres si tu es constamment vidée, épuisée, frustrée ?


Cette idée, on ne l’a pas inventée. Elle nous a été transmise. Culturellement, familialement. Chez les femmes en particulier, on a longtemps valorisé l’abnégation, le don total de soi. Être une “bonne mère”, une “bonne épouse”, une “bonne fille” signifiait souvent : s’oublier pour le bien des autres.

Et puis, soyons honnêtes : ça fait toujours bonne impression d’être la personne “qui pense aux autres”. Celle qui est toujours disponible, toujours présente, même quand elle est au bout du rouleau.

Mais est-ce réellement ce que nous voulons transmettre aux générations suivantes ? Le modèle de la femme qui s’épuise pour tenir le foyer ? Qui finit par ne plus savoir ce qu’elle aime, ce qu’elle veut, qui elle est ?

On l’a vu dans nos familles, à la télé, dans les livres : la figure de la femme forte, pilier de la famille, qui tient bon quoi qu’il en coûte. Et souvent, quand cette femme n’est plus là, tout s’effondre. Pourquoi ? Parce qu’elle tenait tout à bout de bras, seule.

Mais ce n’est pas un modèle viable. Ce n’est pas ça la force. La vraie force, c’est de savoir dire : 

“j’ai besoin de temps pour moi”.

On vit dans une société qui valorise le faire, la performance, la productivité. Et on oublie d’être. On oublie que notre valeur ne dépend pas de notre capacité à cocher des cases ou à être utile aux autres en permanence.

Même les femmes qui veulent se libérer des schémas patriarcaux tombent parfois dans ce piège : vouloir prouver qu’elles peuvent tout faire, seules, sans faillir. Mais là encore, il manque quelque chose d’essentiel : se donner le droit de ralentir, de souffler, de ressentir.


Quand une femme prend soin d’elle, il y a toujours quelqu’un pour la critiquer. “Elle s’occupe plus d’elle que de ses enfants.” “Elle a le temps, elle !” Ce genre de phrases, on les a toutes entendues.

Mais ce jugement vient surtout d’un malentendu : on pense que prendre du temps pour soi, c’est moins être là pour les autres. Alors que c’est l’inverse. Plus tu prends soin de toi, plus tu es disponible émotionnellement, mentalement, physiquement pour ceux que tu aimes.

On veut être une bonne mère, une bonne amie, une bonne partenaire. On veut être là, tout le temps. On croit que dire “non” ou prendre du recul, c’est faillir à son rôle. Mais en réalité, c’est souvent le contraire.

Tu veux un exemple ? Ton amie t’appelle encore pour te raconter le même problème, encore et encore. Tu l’écoutes, tu soutiens, mais au fond… tu n’en peux plus. Et si, au lieu d’être toujours disponible, tu lui laissais l’espace pour trouver ses propres réponses ? Peut-être que ce serait justement ce dont elle a besoin pour avancer.

Et chez toi ? Si tu t’absentes 30 minutes pour prendre soin de toi, tu penses que tout va s’écrouler ? Spoiler : non. Ils sauront se débrouiller. Et en plus, tu leur apprends à être autonomes, à avoir confiance en eux.


Imagine un téléphone. S’il n’a plus de batterie, il s’éteint. Tu ne peux pas l’utiliser. Et si tu continues de tirer sur la corde sans te recharger, il t’arrivera la même chose. Sauf que nous, on ne s’éteint pas d’un coup. On traîne la fatigue, on prend des cachets, on serre les dents… jusqu’au jour où le corps dit stop.

Tu n’es pas “malade”. Tu ne t’écoutes pas.

Quand tu vis à 200 à l’heure, sans jamais faire une pause pour te demander “comment je vais ?”, tu passes à côté de toi-même. Tu es là sans être vraiment là. Tu fais, tu gères, tu coches… mais tu ne vis plus.

Et un jour, tu te réveilles et tu te demandes : “Mais… elle est où ma vie ?”

Tu te surprends à pleurer pour rien. À t’énerver pour une chaussette sale. Ce n’est pas la chaussette le problème. C’est tout ce que tu as accumulé. Toute cette pression, cette charge mentale, cette fatigue que tu n’as jamais pris le temps de déposer.


Redéfinir ce que veut dire “prendre soin de soi” : ce n’est pas fuir, c’est se reconnecter.

Il existe aujourd’hui tellement de façons de prendre du temps pour soi, sans dépenser un centime. Que tu vives en ville ou à la campagne, seule ou avec des enfants, c’est possible. Et je suis désolée de te le dire… mais souvent, ce ne sont que des excuses qu’on se raconte à soi-même pour remettre à plus tard.

Prendre soin de toi, ça passe par ta santé – physique et mentale. C’est te reconnecter à tes émotions. Te demander : “Qu’est-ce que je ressens là, maintenant ?” “À quoi ça me fait penser ?” “Est-ce que j’ai déjà vécu ça ?”

Tu remarqueras que certaines émotions reviennent souvent. Si elles insistent, c’est qu’elles ont quelque chose à te dire. Elles portent un message. Il est temps d’écouter.

C’est aussi te reconnecter à ton corps – ce véhicule que tu as choisi pour cette vie. Ton plus fidèle compagnon. Il est là depuis le début, et il sera là jusqu’à la fin. Grâce à lui, tu avances, tu bouges, tu ressens.

Ton corps mérite ton attention, ton respect, ton amour.

C’est aussi te reconnecter à ton cœur. Peu importe ce que tu as vécu : personne n’a un cœur de pierre. Parfois, il est juste recouvert de couches, de carapaces, de protections.

Et non, ton hypersensibilité n’est pas un problème. Elle est là pour te montrer ton intensité, ta profondeur, ta richesse intérieure. Apprends à la comprendre, à l’apprivoiser, et elle deviendra ton alliée, pas ton ennemie.

Se rappeler que prendre soin de soi n’enlève rien aux autres.

Bien au contraire. Plus tu prends soin de toi, plus tu as à offrir aux autres – avec qualité, avec justesse, avec présence.

Tu veux que je te dise une vérité ?

Plus tu t’honores, plus tu deviens un modèle. Pour tes proches. Tes amies. Tes enfants.

Quel plus beau modèle qu’un parent qui sait s’écouter, qui sait ce qui est bon ou pas pour lui, qui sait poser des limites et s’accorder du repos ?

Combien d’entre vous me lisent en voyant leurs parents avancer coûte que coûte, maladie après maladie, sans jamais prendre de pause ?

Et toi, quand tu les regardes, tu ressens quoi ?

Souvent de la peine. Tu aimerais leur dire : “Tu as le droit, tu sais ? Le droit de t’arrêter. Le droit de souffler.”

Alors pourquoi ne pas incarner ce message, dès maintenant, pour toi… et pour eux ?

C’est essentiel de t’offrir chaque jour un petit moment pour vider, déposer, libérer. Que ce soit par le sport, l’écriture, la parole, le mouvement, peu importe. L’idée, c’est que ça ne reste pas en toi. Et que ça ne s’imprime pas sur tes enfants, ton partenaire, ton entourage.


Quand je vais bien, je rayonne. J’inspire. Je suis plus disponible.

Plus tu fais de la place pour toi, plus tu es à même d’être présente pour les autres, de leur offrir ton écoute, ton soutien, ta présence… et d’entrer dans une qualité de lien, d’échange, de communication exceptionnelle.

Et comme je l’ai déjà partagé plus haut : en prenant soin de toi, tu deviens un modèle.

Un modèle pour tes proches, pour tes enfants, pour ton entourage.

Parce que tu auras su t’arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

Parce que tu auras su te célébrer.

Prendre soin de toi, c’est aussi offrir aux autres la permission de le faire.

En t’accordant ce droit – celui d’exister, d’avoir une place, de ressentir, d’accueillir, de digérer – tu invites les autres à faire de même.

Tu ne t’effaces plus. Tu redeviens souveraine dans ton royaume.

Et ton rayonnement permet à chacun de se souvenir qu’il a, lui aussi, le droit de ressentir. Le droit de prendre soin de lui. Le droit d’être.


Ce n’est pas forcément un spa de luxe ou une retraite de trois jours.

Parfois, c’est simplement dix minutes de silence. Un bain. Une balade. Une respiration.

Si tout cela te semble encore inaccessible, je ne vais pas te conseiller de tout quitter ou de faire des massages tous les jours. Je sais que chacun a ses contraintes. Mais tu peux commencer petit. Progressivement. Pour que ce soit durable.

Commence par 10 minutes. Le matin, le soir, pendant une pause où tu es seule. Coupe les distractions : téléphone, ordi, télé… même un livre. Fais une place au silence.

Si c’est trop dur, mets une musique douce sans paroles. Laisse ton mental associer ce moment à quelque chose de bon. Et si tous les jours, c’est trop… commence un jour sur deux. Puis augmente doucement : 15 minutes, 20, 30… une heure peut-être, si un jour tu en ressens le besoin.

Ce temps peut prendre mille formes :

  • Marcher en observant ce qui t’entoure.
  • Regarder les arbres, les nuages, les détails de la vie que tu ne vois plus.
  • Pratiquer un sport doux : yoga, étirements, qi gong, natation…
  • Prendre un bain, te masser les pieds, les mains.
  • Méditer, écrire dans ton journal, boire une tisane, t’allonger en fermant les yeux.
  • Allumer des bougies et simplement respirer dans le calme.

Oui, au début, ça risque de te saouler (je suis la première à le dire : parfois la méditation me saoule !).

Mais trouve ce qui fonctionne pour toi. Ce n’est pas forcément tous les jours à la même heure. Essaie. Adapte. Sois régulière.

Certaines préfèrent le matin, d’autres le soir. Tout dépend de ton rythme, de ton emploi du temps.

Si tu as des enfants, tu peux même leur proposer de prendre, eux aussi, un petit temps pour eux pendant le tien : un coloriage, une activité calme. Certaines familles initient les enfants au yoga, à la respiration. C’est précieux.

Quelques exemples simples :

  • Marcher 20 minutes et noter mentalement 3 choses que tu as trouvées belles.
  • Écrire une page dans ton carnet : Comment je me sens aujourd’hui ?
  • Allumer des bougies, éteindre les lumières et simplement… être là.

Chaque personne est unique.

Parfois, tu auras besoin de ralentir. D’autres fois, de bouger, d’activer ton énergie.

Peut-être que tu as besoin d’évacuer une émotion, de prendre soin de ton corps, ou simplement de te reposer. Prends le temps de ressentir ce qui est juste pour toi.

Dire non aux autres, c’est te dire oui à toi-même.

Si tu as des enfants, tu peux leur expliquer : “J’ai besoin de 30 minutes où je suis seule.” Rends-le ludique : un timer, une petite horloge…

Explique que chacun a des besoins. C’est aussi leur apprendre, à eux, à se prioriser.

Si tu es entourée, pose un cadre : une durée, une activité, un espace.

Si tu es seule, tu peux aussi t’engager envers toi-même.

Par exemple, le dimanche matin. Un soir par semaine.

Pas besoin que ce soit tous les jours à la même heure – la vie change, chaque jour est différent. Mais pose-toi des rendez-vous avec toi-même. Et respecte-les.

Si tu es en famille, pourquoi ne pas inviter tout le monde à avoir son propre moment à soi en même temps que toi ? Un temps calme partagé, chacun dans son monde.

Ce n’est pas une formule magique. C’est un chemin.

Mais plus tu prendras soin de toi, plus tu créeras de nouvelles habitudes, de nouvelles croyances.

Et un jour, ça ne sera plus un effort, mais une évidence.

Ce sera juste… une partie de ta vie.


Prendre du temps pour toi, ce n’est pas une option. C’est une nécessité. Ce n’est pas égoïste. C’est sain. C’est vital.

C’est s’aimer. Se reconnaître. Se remettre au centre.

Et ce n’est qu’en te plaçant au cœur de ta vie que tu pourras rayonner autour de toi.

Essaie. Même une fois.

Observe comment tu te sens.

Et si ça te fait du bien, recommence.

Parle-en autour de toi. Partage cet article si tu penses qu’il peut aider une amie, une sœur, une maman…

C’est comme ça qu’on change le monde. Une pause après l’autre.


Publié

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *